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Bientôt des insectes dans nos assiettes ?

L’Union européenne a investit 3 millions d’euros en 2011 dans la recherche et la promotion d’insectes dans l’alimentation. Quand est-il ?

Dégoût, aversion, peur, admiration, nombreuses sont les émotions suscitées par ces petites bêtes extraordinaires. Les voyageurs ayant expérimentés la dégustation de plats à base d’insectes, notamment en Asie, paraissent pour la plus part conquis. Les mots qui reviennent souvent sont : croustillant sous la dent, goût de noisette, de cacahuète ou de noix, mais les insectes sont encore loin de faire l’unanimité chez les Français et les Européens. Pourtant Cédric Auriol, a fait le pari de rendre les insectes plus goûtus qu’ils n’y paraissent. Ce jeune entrepreneur a fondé Micronutris, une entreprise de la région toulousaine qui élève, produit et commercialise des insectes 100% français destinés à l’alimentation humaine et présentés comme un complément à la viande et au poisson.

Beaucoup de protéines, peu de matières grasses 

Dès la fin de l’année, vous pourrez acheter des insectes en supermarchés, notamment des barres énergétiques à base de poudre d’insectes dans des magasins pilotes, car la société toulousaine s’est spécialisée dans l’élevage bio de grillons et de vers de farine, deux espèces qui ont un bon rapport qualité/prix. Pauvres en cholestérol, riches en protéine, nos amis les insectes représentent une alternative de tout ce qu’il y a de plus alléchante-exemple : des petites sauterelles offrent 20% de protéines et 6% de matières grasses. Du boeuf haché maigre en contient 24% pour 18% de matières grasses. Une chenille géante de papillon Bombyx offre la dose quotidienne nécessaire en cuivre et vitamines B2. Pour dépasser l’image peu ragoûtante des petites bêtes, l’entreprise les transforme en barres de céréales ou en chocolats, en plus de les vendre sous leur forme "originale". Un concept qui a séduit les particuliers belges et allemands, ses deux principaux clients pour le moment.

40 grammes de grillons = un steak

Plus de 1000 espèces sont répertoriées comme comestibles dans le monde. Les petits grouillants ont l’avantage d’être très nutritifs, voire plus riches en vitamines et protéines que la viande ou le poisson. Quarante grammes de grillons frais représentent l’équivalent nutritionnel d’un steak de 100 grammes d’après Cédric Auriol. A quantité équivalente, la production d’insectes nécessite surtout beaucoup moins d’espace que l’élevage porcin ou bovin, et il faut 10kg de végétaux on en produit un seul de viande bovine, mais on peut aller jusqu’à 9kg d’insectes. De plus un élevage d’insectes rejette entre 10 et 100 fois moins de gaz à effet de serre.

Encouragé par la FAO( Food and Agriculuture Organisation) et l’UE

Plus de 500 espèces d’insectes représentent un mets quotidien pour plus de 2,5 milliards de personnes dans le monde, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Leur consommation peut être un moyen de lutter contre la malnutrition dans le monde. Au Burkina Fasso par exemple, le projet Faso Prot s’intéresse aux chenilles de karité pour nourrir les populations. D’aileurs, d’ici 2050, la demande mondiale en protéines animales va doubler. Il faut trouver des solution et la consommation d’insectes pourrait être une réponse au problème. Ainsi, pour atteindre ses objectifs l’entreprise doit produire 15 tonnes d’insectes en 2013.

Des produits vendus en France et en Europe

A l’heure où la consommation de viande tend à baisser dans l’hexagone, selon un rapport du Credoc, peut-être verra-t-on rapidement se multiplier chenilles, crickets et grillons dans nos assiettes. En tout cas le jeune entrepreneur y croit, ses barres énergétiques composés de poudre d’insectes de fruits secs et de céréales devraient tout au moins suscité la curiosité et pourquoi pas de donner le goût aux Français de cette nouvelle nourriture.



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