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Ferme urbaine à lyon : elle est belle ma salade, elle est belle !

La densité de population des zones urbaines ne va faire que croître. Aujourd’hui, 60 % de l’humanité s’y concentre déjà. Il sera difficile de répondre à la demande alimentaire avec l’agriculture traditionnelle. Alors, architectes, designers et ingénieurs agronomes allient leurs compétences pour inventer la ferme de demain : au cœur des villes, et à la verticale.

La salade de demain sera produite en ville, en intérieur et hors sol (hydrologie) dans des fermes urbaines à la verticale. Ce genre de projet est loin d’être utopiste, et l’idée reste simple : produire en quantité des produits alimentaires au sein de structures occupant une emprise au sol réduite. La première ferme devrait voir le jour d’ici deux ans à Lyon. Car, même la FAO (Food and Agriculture Organization), organisme des Nations Unies chargé de combattre la faim dans le monde, considère le développement l’agriculture urbaine comme l’une des clés de la survie alimentaire de l’Humanité, tout en produisant "propre" en respectant l’environnement, et "en masse" pour répondre à la surpopulation.

Salades et végétaux du futur

Dans cette ferme la production agricole se fait donc en "hydroponie", en intérieur, sous climat artificiel, reproduisant la lumière, l’hygrométrie, la température et la circulation d’air. Elle est organisée à la verticale sur des plateaux techniques superposés. Les petites salades débutent leur vie à la nurserie à l’étage le plus bas, dans des mottes de tourbe baignant dans du liquide nutritif à l’intérieur de gouttières qui progressent sur des tapis roulants vers les étages. En 49 jours, la salade arrive à maturité au dernier étage de l’édifice, où elle rencontre la lumière naturelle. "Nous pouvons ainsi produire 283 salades par m2 et par an, soit dix fois plus qu’en plein champ", explique Philippe Audubert, urbaniste porteur du projet. Pas de production saisonnière ici, mais sept cycles de production par an, lorsqu’une ferme traditionnelle n’en produit que deux.

Autre innovation, cette ferme veut produire des « salades trios » à partir de trois graines de couleurs différentes, "des produits plus visuels qui n’existent pas en agriculture traditionnelle et qui correspondent davantage à une clientèle urbaine", selon ses concepteurs. Ces salades seront aussi commercialisées avec leurs racines et leur motte de substrat, leur durée de vie étant de ce fait plus longue, jusqu’à quinze jours. Et dans un rayon restreint pour limiter les coûts logistiques qui représentent jusqu’à 60 % du prix de revient d’une salade. La production à grande échelle ne devrait démarrer qu’en 2016 sur un site de l’agglomération déjà authentifié, en liaison avec un distributeur régional. D’ici là, une installation pilote sera mise en œuvre, dans les six mois, pour valider les choix techniques, l’ISARA (Institut supérieur d’agriculture et d’agroalimentaire Rhône-Alpes) réalisant une étude de marketing pour tester le produit auprès de consommateurs. Outre des salades, la ferme envisage de produire dans un second temps des végétaux à haute teneur en protéines (des algues par exemple) ou des plantes compatibles à l’hydroponie destinées à l’industrie pharmaceutique ou cosmétique.

Une démarche de circuit court

L’organisation de la distribution en "circuit court", c’est-à-dire sur le seul marché lyonnais, réduit au minimum le transport, alors qu’une salade traditionnelle parcourt en moyenne 1 000 kilomètres avant d’arriver dans l’assiette. La salade vendue "vivante" dans sa motte de tourbe, se conservera 15 jours, contre 5 jours pour les salades coupées, dont 30 % finissent à la poubelle. Les promoteurs du projet travaillent déjà à sa sémantique en avançant le terme de "maraîchage urbain" plutôt que celui "d’usine à salade".

Consommation énergétique et consommation d’eau réduites

L’objectif est de concevoir un bâtiment qui soit le plus autonome en énergie et peu gourmand en eau. Durant ses quarante neuf jours de croissance, une salade produite dans ces conditions ne consomme pas plus de 2,5 litres d’eau au lieu de 25 litres et en grande majorité de l’eau de pluie récupérée. La productivité n’est pas le seul avantage de cette ferme qui collectionne les innovations à tous les niveaux. Elle se veut totalement propre, respectueuse de l’environnement et pourrait revendiquer le label "bio" si elle n’était pratiquée hors sol. Elle consomme 90 % d’eau en moins que dans une ferme traditionnelle, 90 % de pesticide en moins(zéro à terme), aucun rejet dans l’environnement et on utilise de l’énergie renouvelable.



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