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Hausse de la consommation d’électricité : les Français limitent la casse !

La crise économique ainsi que l’efficacité énergétique accrue des équipements ont permis aux Français de limiter la hausse de la consommation d’électricité en 2013.

Après plusieurs années de hausse de la consommation de courant, les Français se sont montrés moins gourmands en électricité en 2013, sous l’effet conjugué de la crise économique et d’une efficacité énergétique accrue. La consommation des particuliers, des professionnels et des PMI/PME a progressé de 0,3% l’an dernier, le plus fort ralentissement jamais observé, selon le bilan annuel de RTE (Réseau de Transport d’Electricité), la filiale autonome d’EDF qui gère le réseau national des lignes à haute tension. Entre 2009 et 2012, la hausse avait été en moyenne de 1%.

Hausse des appareils avec une faible consommation

Outre le facteur économique qui a freiné les revenus des ménages, "il y a là la marque de mesures relatives aux économies d’énergie, comme l’interdiction des lampes à incandescence", a expliqué Dominique Maillard, le président de RTE, lors d’une conférence de presse. "Il y a aussi des effets plus structurels liés à des équipements plus performants", a-t-il précisé. "Quand les Français renouvellent leur machine à laver, leur réfrigérateur, je pense qu’ils portent une attention plus soutenue à la consommation d’électricité". Ce repli a été partiellement compensé par les besoins liés aux appareils numériques, qu’il faut recharger régulièrement et qui tendent à se multiplier dans les foyers.

La "thermosensibilité" du système électrique national a elle encore augmenté, en raison de la poursuite du développement du chauffage électrique, bien qu’en ralentissement : en hiver, une baisse d’un degré des températures fait désormais grimper la consommation de courant d’environ 2.400 mégawatts (soit la puissance fournie par deux réacteurs nucléaires et demi), contre 2.300 auparavant.

Industriels : progression de 1,1% sur un an

"La France à elle seule est responsable de pratiquement la moitié du ’gradient thermique’ de l’Europe continentale. Depuis le Portugal jusqu’aux pays baltes, quand il fait 1°C de moins, l’ensemble du système a besoin de 5.000 MW de plus, dont 2.400 MW pour la France", a souligné Dominique Maillard.

Chez les industriels, la consommation est restée pénalisée par le ralentissement économique, mais de façon "moins marquée qu’en 2012, selon RTE. Elle s’est repliée de 2,5%. Au total, la consommation d’électricité a tout de même légèrement progressé de 1,1% en 2013, à 495 térawattheures (TWh), en raison de températures un peu plus basses que la normale au premier semestre, malgré l’absence de vague de froid exceptionnelle comme l’année précédente.

Corrigée de ce facteur, la consommation d’électricité annuelle aurait stagné autour de 480 TWh, dans un contexte européen de consommation orientée à la baisse. La pointe (consommation maximale) s’est établie à 92,6 gigawatts le 17 janvier, loin du record de 102,1 GW atteint le 8 février 2012.

Prix négatifs

A l’inverse, durant l’été, la puissance consommée est tombée à 26,6 GW le 11 août, le plus bas niveau en cinq ans. Phénomène rare, résultant de la faiblesse de la consommation : le prix moyen journalier de l’électricité a été négatif, le 16 juin, tombant à -41 euros le mégawattheure. Cette chute, la première depuis 2010, s’explique par une abondance d’électricité d’origine renouvelable, dont le tarif subventionné est garanti quelle que soit la demande, et d’un surplus de production "peu flexible", comme le nucléaire. Globalement, la production d’électricité a progressé de 1,7% à 550,9 TWh, et la France est restée le plus grand exportateur de courant de l’Europe de l’Ouest, le solde des échanges avec les pays voisins s’établissant à 47,2 TWh (+6,8%). Le pays a toutefois été importateur net (de 9,8 TWh) depuis l’Allemagne, du fait de l’essor des énergies renouvelables et d’une production d’électricité bon marché à base de charbon outre-Rhin.

L’approvisionnement : un facteur d’inquiétude

En France, la production des énergies renouvelables (hors hydraulique) s’est également inscrite en hausse, de 8,1% à 25 TWh, mais la production nucléaire est restée dominante, avec une part de 73,3% (-0,3%). En revanche, celle des centrales au fioul ou au gaz a poursuivi son mouvement de baisse et chuté de 20%, en raison du recul des cours internationaux du charbon dû à l’essor du gaz de schiste aux Etats-Unis. Cela a favorisé la production issue de centrales recourant au charbon (+14%), un paradoxe à l’ère de la "transition énergétique", cette ressource fossile étant fortement émettrice de CO2.

Ce phénomène amplifie les inquiétudes sur l’approvisionnement électrique en cas de pics de consommation, car les centrales à gaz servent notamment à couvrir la demande en période de pointe, a souligné RTE.

Avec AFP.



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