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Hôtellerie et eau : un couple fragilisé ?

Au début du mois de septembre lors de la Semaine Mondiale de l’Eau, l’ ITP (International Tourism Partnership) a publié un surprenant rapport sur l’évaluation des risques de pénurie d’eau à l’échelle de la planète qui a mis en évidence certaines régions où le manque d’eau pourrait bientôt devenir un problème pour l’industrie hôtelière considérablement tributaire de cet élément.

Le Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki-moon, l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) et le PTI qui rassemble les principaux groupes hôteliers internationaux du monde ont parlé d’une seule voix à tous les acteurs du tourisme pour faire de la préservation de l’eau une priorité. L’étude d’évaluation des risques de l’eau - la première du genre - a été menée pour PTI par le Stockholm International Water Institute (SIWI) et donne un aperçu de la façon dont l’eau douce peut devenir une contrainte pour l’industrie hôtelière, dans des régions spécifiques, en terme de maintien des ressources actuelles, ainsi que pour leur avenir. Il met en évidence une série de faits qui pourraient en raison de changements dans la disponibilité et la qualité des ressources en eau, avoir un effet sur l’industrie hôtelière, et souligne les domaines dans lesquels des coûts supplémentaires peuvent être attendus. Le rapport suggère également de prendre des mesures pour permettre de réduire les impacts négatifs sur l’eau. L’eau douce est devenue une denrée rare dans de nombreuses régions du monde en raison de la surconsommation, de la pollution, des impacts du changement climatique et de sa mauvaise gestion. Les analyses effectuées à Dubaï, Shanghai, Pékin, Rio de Janeiro et le Triangle d’Or de l’Inde ont prouvé que ces régions sont menacées en raison de plusieurs de ces facteurs, et que le risque pourrait bientôt peser sur les établissements hôteliers. Particulièrement à Dubaï, où l’exploitation des nappes phréatiques pourrait dans le pire des cas, conduire à de graves pénuries d’eau dans un prochain avenir, malgré l’installation d’usines de dessalement.

Des régions particulièrement fragiles

En Chine, dans certaines zones confrontées à des risques multiples, la pénurie d’eau et la pollution croissante peuvent sérieusement affecter l’attrait pour cette destination, et entraîner des hausses des prix et une augmentation des coûts de traitement de l’eau.

À Shanghai et Pékin l’ impact du changement climatique aggrave les risques d’inondations catastrophiques, menaçant potentiellement la distribution de l’eau ainsi que les installations touristiques.

Dans le triangle d’or de l’Inde les impacts du changement climatique risquent de limiter les ressources disponibles en eau douce.

Concernant certaines régions du Brésil, les eaux de ruissellement causent des glissements de terrain qui perturbent la distribution d’électricité et polluent l’eau potable. Cette pollution de l’eau potable notamment dans les favelas à Rio, peut affecter la disponibilité du personnel des hôtels en raison de complications de santé.

Le rapport de 2009 « Préparer le futur de l’eau » a averti que d’ici 2030, la demande en eau douce peut dépasser l’offre de 40%. Avec l’augmentation des besoins sur les ressources en eau, la gestion efficace de celles-ci est essentielle à la capacité d’exploitation d’un hôtel. Insistant sur la thématique de l’eau potable au travers la planète, le Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki-moon a déclaré : "La Journée Mondiale du Tourisme de cette année a souligné l’importance de la responsabilité de l’industrie du tourisme pour protéger et gérer intelligemment l’eau. En cette Année Internationale de Coopération pour l’Eau, j’exhorte les établissements de tourisme à réduire leur consommation et améliorer la gestion des déchets et j’appelle tous les voyageurs à jouer leur rôle en faisant des choix respectueux de l’environnement quand ils se déplacent." Le Secrétaire général de l’OMT Taleb Rifai a déclaré que la Journée mondiale du tourisme a offert une occasion unique de braquer les projecteurs sur l’eau comme une ressource unique et sur les actions nécessaires pour faire face au défi de sa préservation. Je demande à tous les acteurs du tourisme de continuer à développer des solutions novatrices afin que le tourisme contribue à l’accès durable aux ressources en eau dans le monde ".

Fran Hughes , responsable des programmes à ITP, a dit de son côté : "Bien qu’il y ait beaucoup d’informations à la disposition des hôteliers sur la manière d’économiser l’eau, il est nécessaire d’apporter des clarifications dans certains domaines spécifiques. Ainsi, il est parfois difficile d’imaginer et de chiffrer les investissements nécessaires aux économies. Nous espérons que les conclusions de notre rapport vont aider les hôteliers à comprendre le contexte local dans lequel ils opèrent pour leur permettre de développer des stratégies appropriées de gestion de l’eau. Le groupe de travail de l’eau ITP continue à collaborer pour construire une solide analyse pour les hôteliers, les propriétaires et les promoteurs d’hôtels afin qu’ils mettent en œuvre des stratégies pour faire progresser l’industrie hôtelière vers plus d’efficacité de la gestion de l’eau."

Tourisme : un secteur qui tire la croissance socioéconomique dans le monde

La Journée mondiale du tourisme 2013 qui s’est déroulé aux Maldives le 27 septembre dernier, avait pour thème " Le tourisme et l’eau : protéger notre avenir commun", dans le droit fil de l’Année internationale de la coopération dans le domaine de l’eau, les parties prenantes ont lancé un appel à accroître les efforts à l’échelle mondiale pour préserver l’eau. En effet, en tant qu’activité économique de premier plan, le secteur touristique doit jouer un rôle moteur et veiller à ce que les entreprises hôtelières et les destinations touristiques investissent dans une gestion adaptée de l’eau. il est possible d’accroître l’efficacité et réduire le coût de la consommation d’eau dans les hôtels, la plupart payant deux fois l’eau qu’ils consomment – une première fois pour acheter de l’eau douce, et une deuxième fois pour éliminer et traiter leurs eaux usées. Ainsi, Il est économiquement avantageux d’investir dans les technologies vertes : pour l’assainissement de l’eau et le traitement des eaux usées car le retour sur investissement est de l’ordre de trois ans.

Étant donné le poids et l’envergure du secteur, le tourisme est bien placé pour contribuer effectivement à préserver les précieuses ressources en eau de la planète.



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