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Marée noire à l’île Maurice : risques de déversements d’hydrocarbures éliminés

Le MV Wakashio, exploité par la compagnie japonaise Mitsui OSK Lines, a heurté le 25 juillet un récif de cette île de l’Océan indien. L’épave s’est brisée en deux, trois semaines plus tard, après une course contre la montre pour pomper le carburant qu’elle contenait encore.

Le pompage de l’huile restante de la section arrière du MV Wakashio s’est achevé hier, éliminant tous risques de déversements supplémentaires. Le 15 août dernier, le MV Wakashio s’est brisé en deux et la section arrière, qui est restée sur le récif, contenait toujours une petite quantité de diesel dans la salle des machines. Toute cette huile a été enlevée le dimanche 23 août. Cependant, les opérations se poursuivent actuellement pour enlever d’autres polluants, tels que des morceaux de bois, des panneaux et d’autres débris flottants. La section avant du vraquier a été remorquée et une opération est en cours pour saborder l’épave à une profondeur de 3 000 mètres, à 40 kilomètres au large de la côte sud-est de Maurice. Ces opérations ont été retardées à cause des mauvaises conditions météorologiques.

L’état des lieux et le nettoyage des lagons et des rives sont en cours, avec l’aide d’une équipe d’experts étrangers. Les booms artisanaux déployés grâce aux efforts bénévoles de la communauté locale ont joué un rôle important pour limiter l’étendue de la marée noire. Des experts étrangers ont recommandé que ces barrages, désormais saturés, soient enlevés et remplacés par des barrages absorbants.

Un risque à long terme pour le corail et les mangroves

Les coraux de l’île Maurice n’ont pas été directement endommagés par la marée noire provoquée par le naufrage du vraquier MV Wakashio, mais sont menacés à long terme, ainsi que les mangroves, ont estimé mardi 25 août des experts japonais.

Le navire a laissé échapper au moins 1 000 tonnes de fioul de ses flancs, qui ont souillé les côtes - notamment des espaces protégés abritant des forêts de mangrove et des espèces menacées - et les eaux cristallines qui attiraient de nombreux touristes avant la pandémie de coronavirus.

Les experts japonais dépêchés sur place ont expliqué mardi lors d’une vidéoconférence avoir examiné une douzaine de zones sous-marines à 800 mètres au Nord-Ouest de l’épave. Ils n’y ont pas découvert de dommages sur les fonds marins et leurs récifs coralliens. La plus longue partie de l’épave, débarrassée des hydrocarbures et débris présents, a été coulée lundi à grande profondeur au large, selon les autorités, une opération qui a pris plusieurs jours. Mais le reste du navire, la poupe surmontée de la superstructure, reste échouée sur le lieu du naufrage.

Les experts japonais ont noté que de minuscules débris de cette épave tombaient dans la mer, car l’ensemble oscille au gré des vagues sur le récif sur lequel le navire s’est échoué. "Si cette situation continue, cela pourrait mettre en danger les coraux et les tuer", a déclaré Noriaki Sakaguchi, spécialiste des écosystèmes auprès de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA). Des initiatives pour retirer les particules du vraquier tombées dans l’eau risqueraient par ailleurs d’abîmer le corail, lequel est aussi endommagé par les cordes des barrières flottantes mises en place contre la marée noire, selon lui.

La seule solution serait donc de retirer la partie restante de l’épave du récif, ont conclu les experts japonais.

Pour rappel, 96% des côtes n’ont pas été affectées par le déversement de pétrole du MV Wakashio.



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