Voir le Menu
Accueil > Eau, air, énergie, déchets > Généralités > New York a dans le collimateur ses gratte ciel qui sont les principales (...)

New York a dans le collimateur ses gratte ciel qui sont les principales sources d’émissions carbone 

Le conseil municipal de New York a adopté un texte qui obligera les gratte-ciel et immeubles de grande hauteur, comprenant des hôtels, à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici 2030.

Le monde entier connait la célèbre et emblématique skyline de Nex-York, mais c’est précisément cette carte postale de Manhattan qui est à l’origine de la majeure partie des gaz à effets de serre émis par la ville la plus peuplée des Etats-Unis. D’après des chiffres communiqués par la mairie new-yorkaise, les bâtiments représentent environ 70 % des émissions de ces gaz responsables du dérèglement climatique. C’est pourquoi le conseil municipal a approuvé en fin de semaine dernière un texte obligeant les bâtiments de plus de 2.300 mètres carrés à réduire de 40 % leurs émissions d’ici à 2030. Ce texte, adopté à une écrasante majorité (45 voix contre 2), fait partie d’un ensemble de lois sur la protection de l’environnement promulgué ce jeudi, comme la suppression progressive des centrales électriques à combustibles fossiles et la végétalisation de certains toits de la ville.

Avec 50.000 bâtiments concernés, « il s’agit de la plus importante politique de réduction d’émissions jamais mise en place dans une ville », a affirmé le conseiller municipal de la ville qui a piloté le projet de loi, Costa Constantinides. En « modernisant les bâtiments », la ville espère « réduire considérablement la pollution à long terme », a souligné Ben Kallos, un autre membre du conseil, dans un communiqué.

Le secteur immobilier s’est battu contre le texte, qui pourrait coûter quelque 4 milliards de dollars aux propriétaires, selon certaines estimations. Le président du syndic d’un immeuble résidentiel de plus de 400 appartements dans le district du quartier du Queens, Ed Ermler, a affirmé que la tâche était impossible dans l’état actuel des technologies. « Ce n’est pas comme si on avait une baguette magique », a-t-il affirmé à des médias américains. La mairie assume cette politique contraignante en faveur du climat. « Nous allons envoyer un message au reste du monde pour lui dire que c’est réalisable. Que d’autres villes peuvent adopter cette législation et la mettre en oeuvre », a déclaré Costa Constantinides, membre du conseil. Par ailleurs, dans un tweet, le porte-parole (démocrate) du conseil municipal de New-York, Corey Johnson, s’est félicité que la Big Apple ait voté "la législation de réduction des gaz à effet de serre la plus agressive jamais adoptée par une grande ville américaine". Et d’ajouter : "Nous sommes au bord d’un désastre climatique et New York agit. J’espère que d’autres villes suivront".

Le maire démocrate, Bill de Blasio, a déjà promis d’entériner le texte, et pourrait le signer très prochainement. La ville de New York s’est engagée à réduire ses émissions de 80 % d’ici 2050. Cette loi municipale apparaît comme pionnière dans la lutte contre le réchauffement climatique outre-Atlantique, dans un pays où l’administration Trump affiche son scepticisme quant aux bouleversements environnementaux. Il faut dire que la ville la plus peuplée des Etats-Unis d’Amérique prend très au sérieux les considérations environnementales et climatiques depuis qu’elle a été frappée par l’ouragan Sandy, qui avait paralysé l’agglomération en octobre 2012 et a fait office d’électrochoc. La municipalité avait alors ordonné l’évacuation de 375.000 personnes dans les zones inondables de la métropole ; les crues ont effectivement fait monter le niveau de l’eau de plus de 4 mètres. Le bilan matériel et économique se chiffra à plus de 50 milliards de dollars pour la première économie mondiale. Dans la foulée de l’ouragan, les élus locaux avaient affirmé que la ville devait faire fondre ses émissions de GES de 80% d’ici 2050. Ce « Climate Mobilization Act » est présenté par les élus démocrates comme une version locale du « Green new deal », un plan très ambitieux porté par la jeune star démocrate du Congrès Alexandria Ocasio-Cortez pour rendre les Etats-Unis neutres en carbone.



Hotels Econews- 13 rue Henri Regnault, 92210 Saint-Cloud. | Mail:jfb@hotelseconews.com | ©2015-2024 hotelseconews.com | Mentions légales