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Prise de conscience des entreprises concernant le tri et le recyclage des déchets

L’essentiel des déchets d’entreprise se transforment enfin en ressources réutilisables. C’est une révolution et le moteur central d’une économie circulaire.

Depuis le 1er juillet, les administrations de plus de vingt personnes et les entreprises de plus de cent salariés ont l’obligation de trier leurs papiers de bureau. Les piles d’imprimés, de vieux courriers, de plaquettes promotionnelles, les revues, les photocopies, les cartons d’emballage ne finiront plus avec les gobelets de café dans le tout venant. La mesure a une forte valeur symbolique pour les entreprises moins sensibilisées et engagées dans le tri et le recyclage de leurs déchets que les particuliers.

Obligation de tri pour pour réutilisation

Cette nouvelle obligation représente bien plus qu’une simple tempête dans la corbeille de bureau. Elle complète un dispositif plus large déployé depuis mars dernier dans le cadre de la loi de transition énergétique. Quatre autres « flux », en plus du papier, sont concernés par le tri à la source et la collecte séparée : le bois, le verre, le plastique et les métaux. Cela signifie que, désormais, l’essentiel des déchets d’entreprises valorisables (hors déchets dangereux déjà réglementés) sont couverts par une obligation de tri en vue de permettre leur réutilisation. Dans sa version intégrale, le nouvel exercice ne s’impose pour l’instant qu’aux producteurs de déchets déjà conséquents, à partir de 1100 litres par semaine, l’équivalent d’un large conteneur à quatre roues. La nouveauté tient à ce que, dans le cas du papier, l’intégralité des entreprises françaises de plus de vingt personnes se retrouveront engagées dès 2018 : toutes les administrations et 100 000 entreprises au bas mot, impliquant ainsi des millions de salariés dans l’acte de trier. C’est là que se niche l’élan révolutionnaire : le fait de désigner ainsi l’ensemble, ou presque, des entreprises comme l’objectif à atteindre est une rupture décisive. D’abord parce qu’elle devrait permettre d’ancrer, enfin, le tri et le recyclage dans le quotidien de l’activité économique.

Les mesures récentes relèvent un défi culturel en envoyant un signal clair aux entreprises : ce qu’elles considéraient comme « bon à jeter » représente désormais un gisement à haute valeur économique et écologique qu’il faut protéger collectivement. Jusqu’à présent ce message a surtout été adressé aux particuliers, alors que le gros du capital était détenu par les entreprises.

Déchets professionnels : une mine d’or

C’est là l’autre aspect de la rupture en cours : dans la mine d’or que représentent les déchets recyclables, la veine de loin la plus riche se situe dans les bureaux, à la sortie des usines, au fond des ateliers… Il y a les quantités d’abord : les entreprises en France amoncellent chaque année 320 millions de tonnes de déchets soit 90% des rebuts produits par les activités humaines, dix fois le volume des déchets ménagers. En dehors du cas particulier des gravats, les déchets d’entreprises offrent aussi bien plus d’intérêt : leur composition intègre souvent davantage de matériaux de qualité. Moins souillés à l’origine, ils sont aussi plus simples à trier et à recycler, avec le paradoxe de l’être, pour l’heure, bien moins que les ordures ménagères.

Une économie circulaire qui s’organise

L’effet de masse attendu de ces nouvelles mesures ouvre la perspective de voir émerger un nouveau secteur industriel fournisseur de matières premières dites « secondaires ». Ce pôle naissant est susceptible de devenir le moteur central d’une économie circulaire fondée sur le recyclage. L’outil industriel et les connaissances existent déjà au sein d’un éco-système d’intervenants de toutes tailles ; grandes unités de traitement, transporteurs, déménageurs, éco-organismes, artisans de l’économie sociale et solidaire..., qui proposent chacun une partie de la palette des services contribuant au recyclage des déchets plutôt qu’à leur enfouissement ou à leur incinération. Il s’agit à présent de coordonner cette chaîne d’acteurs, c’est l’offre d’un éco-organisme comme Valdelia pour le traitement des meubles professionnels usagés et, grâce à la réglementation, de fournir à cet éco-système les volumes qui lui permettront de se développer véritablement.

La fin d’une anomalie historique

Au bout du chemin s’ouvre l’ère du déchet-matière première où l’économie se réconcilie avec l’écologie dans un fonctionnement circulaire où plus rien ne se perd. C’est la fin d’un siècle d’anomalies où l’on a jeté sans compter, sans évaluer le coût astronomique et les risques qui en résultaient pour la collectivité.

À la clé, il y a la perspective de voir se créer de nombreux emplois nouveaux, qui plus est, non délocalisables. C’est aussi le temps de l’autonomie retrouvée, enjeu hautement stratégique pour les entreprises, où, par exemple, les panneaux de particules, « l’agglo » des bricoleurs seront intégralement produits avec des particules de bois de récupération ré-agglomérées et non plus d’arbres coupés au bout du monde avec un impact écologique certain et sans garantie d’approvisionnement. C’est enfin l’occasion de basculer, simplement, dans la modernité d’une politique « RSE » où l’entreprise se relie aux acteurs – notamment associatifs de son territoire, implique ses salariés dans une mission commune qui d’un coup acquière plus de sens, prend conscience de sa place et de ses impacts dans le monde qui la nourrit et qu’elle alimente en retour.



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