Quelle isolation : intérieure ou extérieure ?
Une nouvelle manière de penser l’habitat doit être présente à l’esprit lors d’une construction neuve, ou lorsqu’on entreprend une rénovation, car le dérèglement climatique, la diminution des ressources, ainsi que la hausse du prix des énergies, sont des facteurs qui conduisent à définir une bonne isolation comme un point essentiel d’économies.
Pour une construction neuve ou une extension de bâtiment
La nécessité d’isoler est devenue évidente pour les construction neuves. L’isolation par l’extérieur ne s’impose pas particulièrement du point de vue énergétique pour les bâtiments neufs. Les systèmes de construction mis en œuvre aujourd’hui, avec une continuité totale de l’isolation, rupteurs de ponts thermiques ou construction à ossature poteau-poutre intégrant l’isolant dans la paroi, n’imposent pas de passer par une isolation extérieure pour obtenir une enveloppe globale de bâti performante sur le plan thermique, été comme hiver. On peut en profiter pour faire un traitement acoustique entre les futures chambres et autres pièces ou encore incorporer un système de chauffage et de rafraîchissement. Quelle que soit la technique d’isolation, la dalle du rez-de-chaussée doit impérativement être isolée pour éviter l’inconfort procuré par un sol froid mais surtout pour éviter les pertes énergétiques qui à elle seule peuvent représenter plus de 17% de la consommation.
Pour une rénovation d’un bâtiment
Pour augmenter les performances énergétiques d’un bâtiment et à l’occasion d’une réhabilitation, la première mesure à prendre est d’assurer une isolation performante. Cette intervention, qui doit être globale concerne l’ensemble des parois et de leurs composants, murs, toitures et fenêtres. Les avantages de l’isolation par l’extérieur sont bien connus : absence de ponts thermiques sur les liaisons entre les murs et les planchers et inertie apportée par le mur côté intérieur. Elle peut demeurer intéressante pour les constructions anciennes sans caractéristiques architecturales remarquables. Mais depuis l’apparition de la RT(réglementation thermique) 2000 puis 2005 et maintenant la RT 2012 de nouveaux produits (rupteurs de ponts thermiques associés au bloc béton) ont pu très nettement améliorer les performances d’isolation par l’intérieur, performances qui talonnent maintenant l’isolation par l’extérieur.
L’isolation thermique des bâtiments anciens avec isolation extérieure
Elle consiste à envelopper le bâtiment d’un manteau isolant. Dans l’existant, une isolation par l’extérieur peut être envisagée lors d’une rénovation complète ou un ravalement de façade, après avoir consulté les règles d’urbanisme de la commune. L’isolation extérieure peut être efficace en cas de rénovation complète de pignons ou façades pour autant qu’il n’y ait pas de contraintes architecturales ou trop de parois vitrées, modénatures, balcons, loggias et autres bow-windows, qui représentent autant de ponts thermiques à traiter et donc de difficultés. Reste qu’il s’agit d’une solution difficile à mettre en place dans le bâti ancien d’autant qu’elle est particulièrement onéreuse. De plus une isolation extérieure peut modifier totalement l’aspect du bâtiment avec en particulier le cas des façades en pierres apparentes. Sinon, l’isolation intérieure peut s’avérer plus adéquate (facilité de réalisation).
Isolation thermique : des matériaux sains et écologiques
Il est intéressant lors d’une démarche d’éco-construction ou d’éco-rénovation d’utiliser des matériaux renouvelables ou abondants dans la nature, recyclables et recyclés en tenant compte de l’éco-bilan. Le choix de l’isolant doit se faire aussi sur d’autres performances que thermiques et sur la base suivante :
Propriétés techniques avec le comportement au feu, la perméabilité à la vapeur d’eau, le comportement à l’humidité, la stabilité dans le temps et l’isolation acoustique.
propriétés environnementales comme l’impact énergétique de la production, du transport, risques pour la santé, maintenance, traitement en fin de vie (recyclage) etc.
propriétés économiques concernant le coût du matériau et de sa mise en oeuvre
Enfin, contrairement aux idées reçues changer des fenêtres passoires ne définit pas une des premières priorités pour obtenir une meilleure isolation. Les murs et le toit demeurent les principaux endroits de déperdition énergétique ( entre 57 et 75%)
