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Accessibilité : plus de la moitié des hôteliers seront prêts

Selon un récent sondage mené par Hospitality-On en partenariat avec Olaka, le parc hôtelier français devrait être assez largement accessible à l’horizon de la prochaine échéance, mais de nombreux hôteliers souhaiteraient ne pas s’engager sur le calendrier d’un investissement jugé à perte et parfois structurellement incompatible avec le bâti ancien.

La date butoir pour la mise aux normes d’accessibilité des infrastructures françaises, initialement prévue au 1er janvier 2015, a été reportée. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a récemment annoncé le rallongement des délais de réalisation des travaux, de trois ans maximum pour les Etablissements Recevant du Public (ERP) de 5e catégorie (hôtels, restaurants, débits de boisson...). Il est néanmoins demandé par le gouvernement à tous les établissements de s’engager à mettre en place des Agendas d’Accessibilité Programmée (Ad’AP) pour le 1er janvier 2015 et de s’engager sur un calendrier précis et resserré de travaux d’accessibilité. Les possibles sanctions originellement prévues par la loi devraient ainsi être suspendues, mais uniquement pour les responsables d’ERP qui auront déposé un Ad’AP ou fait connaître leur décision de s’engager dans cette démarche.

Une majorité des hôtels engagée

Il ressort de l’enquête que, même s’il est clair que l’échéance 2015 n’aurait pas pu être atteinte, plus de la moitié des hôteliers français ont tout de même déjà bien engagé les démarches. Ainsi, près de la moitié des répondants sont soit déjà aux normes (27%), soit ont un calendrier déjà défini (20%), tandis que 12% sont prêts à s’engager sur un agenda comme le souhaite le gouvernement. Au moins 6 établissements sur 10 devraient ainsi être prêts pour la prochaine échéance, ce qui se traduirait par plus des 3/4 du parc hôtelier du fait du poids des chaînes hôtelières en France. Celles-ci sont en effet généralement plus avancées dans leur démarches, car ayant l’avantage d’avoir un produit déjà normé. Néanmoins, et alors même que le gouvernement veut les y contraindre, près de 4 hôteliers sur 10 ne se déclarent pas prêts à s’engager sur une date de mise en accessibilité, même reportée.

Les constructions neuves favorisées

En effet, il existe de nombreux freins concrets à la réalisation des travaux de mise en conformité à la nouvelle réglementation. Seuls 11% des hôteliers interrogés déclarent ainsi n’avoir eu "aucune difficulté" pour se mettre déjà ou prochainement en conformité avec les normes d’accessibilité. Les professionnels ayant formulé cette opinion sont notamment des gérants d’hôtels ouverts récemment et de constructions neuves, qui forment aussi une part significative du contingent des hôtels d’ores et déjà aux normes. Un point positif est ainsi la réelle prise en compte des normes par les acteurs hôteliers et immobiliers, permettant pour le neuf de rendre l’offre créée en conformité avec les normes d’accessibilité les plus exigeantes. Cependant, l’extension du parc accessible à travers la création d’établissements neufs reste un élément ayant un impact limité en France, compte tenu du recul toujours plus marqué de l’offre hôtelière. La faiblesse des créations neuves est une dynamique auxquelles les fortes contraintes réglementaires pourraient avoir contribué. Elle a conduit à un recul des parts de marché des groupes français en Europe et contribue ainsi indirectement à ralentir la mise en conformité du parc avec les normes d’accessibilité.

Difficultés pour les établissements existants

Concernant les hôtels existants, la tâche est en revanche complexe, et plusieurs problématiques viennent se cumuler, expliquant la part importante d’hôteliers qui ne sont pas prêts à s’engager sur un calendrier de mises aux normes, même si le gouvernement l’exigera. Ainsi, si 21% des hôteliers estiment que les travaux sont réalisables quoique lourds, 26% évoquent une incompatibilité structurelle avec le bâti existant, un frein auquel les bonnes volontés comme les aides diverses ne pourront répondre. La difficulté du financement des travaux est un autre problème cité, mais qui ne concerne finalement que 11% des sondés, des outils financiers d’accompagnement étant notamment disponibles auprès de la Caisse des Dépôts et de Bpifrance.

Des investissements difficilement rentables

En revanche, les hôteliers sont très largement sceptiques vis-à-vis de la possibilité de pouvoir un jour amortir ces investissements, 31% les jugeant non rentables. Dans un contexte où les performances de l’hôtellerie française sont en recul (-0,7% en 2013), où la TVA a augmenté de 3 points en début d’année et où les commissions reversées aux agences en ligne flambent, l’empressement de plus du tiers des hôteliers français pour réaliser des investissements à perte pourrait bien rester limité.



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