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Le noyau d’avocat : une solution de chauffage ?

Que faire du gros noyau de l’avocat une fois qu’il a été préparé, par exemple, pour un délicieux guacamole ? Plutôt que de le jeter, des chercheurs espagnols suggèrent de l’employer comme combustible bio. Ils ont testé ses capacités calorifiques et les résultats sont prometteurs.

On connaissait déjà les bénéfices sur la santé de l’avocat mais des chercheurs de l’université d’Almeria (Espagne) ont démontré une autre vertu de ce fruit tropical, liée à son principal défaut : son énorme noyau (qui, botaniquement, est en fait un pépin). Car les déchets issus de la consommation de l’avocat représentent en moyenne 26 % du poids total, dont la majorité est constituée par son noyau de 5 à 6 cm de diamètre. Et ces résidus renferment une énergie folle, potentiellement utilisable comme source de chaleur.   Une future source de calories ?

Le potentiel calorifique du noyau a donc été testé par les scientifiques espagnols, afin d’évaluer sa capacité à devenir un biocombustible. La composition a tout d’abord été scrutée : il renferme, en moyenne, 35 % d’humidité, 1,71 % de corps gras, et se décompose principalement en carbone (48 %), hydrogène (5,75 %) et azote (0,45 %). Mais ce qui est plus important, est son pouvoir calorifique supérieur, c’est-à-dire l’énergie thermique libérée par la combustion d’un kilogramme, comprenant la chaleur sensible et la chaleur latente, issue de la vaporisation de l’eau, une énergie qui peut être intégralement récupérée dans le cas d’une chaudière à condensation. Il dépasse la valeur de 19 mégajoules/kg soit plus que la valeur moyenne du bois (15 MJ/kg). On reste certes éloigné des chiffres rencontrés avec les carburants fossiles raffinés (essence/gazole à 45 MJ/kg et propane/butane à 50 MJ/kg) mais le noyau d’avocat se classe tout de même au niveau du noyau d’olive et de la coque d’amande (ou de pistache), deux déchets agricoles recyclés en combustibles naturels. Les industriels se prennent dès lors à rêver d’installations alimentées en chaleur par des chaufferies aux noyaux d’avocats. Car les volumes à traiter sont énormes : dans le monde, ce sont près de 5 millions de tonnes de ce fruit vert qui sont récoltés chaque année (produisant donc environ 1,2 Mt de déchets), un chiffre en constante croissance (+50 % en dix ans). Le Mexique, superpuissance du guacamole, produit à lui seul 1,47 Mt d’avocats sur des surfaces de plus de 166.000 hectares. Il pourrait donc trouver, dans le noyau du quatrième fruit tropical le plus consommé au monde, une nouvelle ressource jusque-là inexploitée pour alimenter des réseaux de chaleur urbains de façon durable.



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