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New-York : Hôtellerie et camping font bon ménage

A New York, la nuit à la belle étoile est le dernier luxe offert par de grands hôtels du haut de terrasses et de jardins tutoyant les gratte-ciel mythiques de Manhattan.

Au coeur des briques Art Déco ou des structures d’acier aux murs de verre, le visiteur est invité, depuis son lit ou sa tente, à contempler les beautés très urbaines de la nuit new-yorkaise, sans les filtres artificiels d’une fenêtre, d’un store ou de l’air conditionné. Et, dans un ciel où la pollution, les mille lumières et les immeubles vertigineux dérobent à l’oeil nu le brillant des étoiles naturelles, les gratte-ciels enluminés deviennent une galaxie à part. « Nous avons voulu identifier quelque chose qui puisse donner à nos clients une chance de vivre une expérience complètement unique, quelque chose qu’ils ne trouveraient pas ailleurs », explique Elana Friedman, du groupe de résidences-hôtel de luxe AKA. Sous la silhouette majestueuse des gratte-ciel de Midtown, le AKA Central Park promet, en échange de quelque 1.995 dollars la nuit, une chambre « cinq étoiles » au 17e étage à ciel ouvert, avec lit « Queen size », dîner au chandelles, feu de cheminée, collations aphrodisiaques, et un télescope géant pour admirer ces astres très particuliers de la ville qui ne dort jamais. Au son d’un guitariste jazz, Brésiliens, Australiens, Dubaïotes ou même New-Yorkais en vacances, y goûtent depuis peu aux joies de ce que les spécialistes du voyage appellent le « glamping » urbain ou camping « glamour ». Très loin de la poésie plus simple —mais aussi plus inconfortable— d’une nuit en forêt ou sur le sable. « Après une telle expérience, je ne veux plus jamais aller camper à la dure », commente Jennifer Semeter, une cliente encore éblouie par son séjour.

Sous une tente, dans la jungle new-yorkaise

Née du désir de profiter de l’air libre des grands espaces naturels sans se départir du moelleux d’un coussin ou d’un matelas douillet, la tendance à la belle étoile de luxe a récemment pris d’assaut la jungle new-yorkaise, après un hiver plus rigoureux que d’autres. C’était en 2011. « Nos clients ne voulaient plus être enfermés et souhaitaient profiter de la brise d’été », se souvient Susana Ramos, de Affinia Gardens, un autre hôtel proposant ce type d’expérience, version tente et lampe de poche, dans le patio verdoyant d’une suite de l’Upper East Side. Les prix y sont plus abordables, de 309 à plus de 700 dollars, selon la saison. Découvrant derrière les lueurs d’une bougie et d’une bouteille de vin blanc frais le lit double dressé sous une toile à l’hôtel Affinia, Jeff Jungbeker, touriste néerlandais de 42 ans, peine à dissimuler son plaisir : « tout est si haut, si étroit, (...) si concentré, c’est assez dingue de pouvoir être dehors à New York, sous une tente ! » Bien que peu nombreux encore à offrir ce type d’expérience —le Hyatt 48 Lex s’en était brièvement approché l’an dernier—, les hôtels de la Grande Pomme ne font que suivre le mouvement plus large d’un retour généralisé de ses habitants vers leurs « rooftops », affirme Michael Luongo, expert en voyage, attaché à l’université NYU. Depuis que les poètes de la Beat Generation, éblouis par les feux de la métropole, s’écriaient « La ville est à nous ! » du haut d’escaliers de secours dans les années 1950, les New-Yorkais n’ont cessé de venir admirer leurs étoiles. Et depuis le 11-Septembre, leur attachement pour les gratte-ciel de Manhattan s’est encore accru, explique-t-il. « L’un des grands observatoires de la ville a disparu et l’on apprend à apprécier davantage ce que l’on a ». Pour tous les touristes du monde, une nuit parmi les astres new-yorkais ne peut être qu’inoubliable, résume M. Luongo. Car après tout, « il n’y a rien qui dise aussi bien l’Amérique que ses gratte-ciel, c’est notre don à l’architecture, notre héritage ».

Avec AFP.



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