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Transition écologique selon L’ADEME : d’ici 2050, la sobriété sera de mise

L’Ademe (Agence de la transition écologique) publie son rapport intitulé "Transition(s) 2050", un exercice de prospective très attendu, fruit de deux ans de travaux, qui propose quatre scénarios devant permettre à la France d’atteindre la neutralité carbone d’ici trente ans, mais en impliquant dans chaque cas différents enjeux et usages des ressources, des bâtiments et infrastructures, ou encore des modes de vie.

« Les quatre scénarios proposés par l’ADEME aboutissent tous à la neutralité carbone mais avec des voies différentes. Avant tout, ils ont pour objectifs de faire prendre conscience à tout un chacun, quel que soit son niveau de responsabilité et d’implication dans la construction de ce cheminement, de la nature des transformations et des choix à faire », précise Arnaud Leroy, Président-Directeur Général de l’ADEME.

Quatre scénarios explorés pour atteindre la neutralité carbone en 2050

L’étude « Transition(s) 2050. Choisir maintenant. Agir pour le climat » est le résultat de plus de 2 ans de travaux mobilisant plus d’une centaine d’experts de l’ADEME ainsi que des partenaires extérieurs de différents milieux professionnels et académiques, mais également un comité scientifique, constitué de membres du conseil scientifique de l’Agence et complété de personnalités qualifiées. Pour ce faire, l’ADEME s’est :

  • Appuyée sur la traduction de la neutralité carbone qui est faite dans la Loi Energie-Climat de 2019 et qui suppose que les émissions annuelles en 2050 soient au moins compensées par un flux égal d’absorption des gaz à effet de serre
  • Inspirée des quatre scénarios du GIEC dans son rapport spécial 1.5 °C de 2018. En effet, les scenarios de l’ADEME offrent des visions alternatives de chemins socio-économiques vers un objectif climatique ambitieux.

Pour chaque scénario, l’ADEME a construit un récit cohérent, décliné dans chaque secteur technique, économique et social, au travers de variables structurantes. La description des scénarios couvre les secteurs du bâtiment, de la mobilité des voyageurs et du transport de marchandises, de l’alimentation, de l’agriculture, des forêts, de l’industrie, des déchets et des services énergétiques (fossiles, biocarburants, gaz, hydrogène, chaleur/froid et électricité).

Cinq problématiques à mettre en débat

Le travail prospectif réalisé par l’ADEME, au-delà de neuf enseignements clés (cf. synthèse en annexe), a fait émerger cinq problématiques à mettre en débat :

- La sobriété : jusqu’où ? La décarbonation de l’énergie sera d’autant plus facilitée que la demande sera faible. Or, la réduction de cette demande est déterminée par deux facteurs : la démarche de sobriété, c’est-à-dire le questionnement des modes de vie et de consommation afin de maîtriser la demande de biens et de services et l’efficacité énergétique qui permet de réduire la quantité d’énergie nécessaire à leur production.

- Peut-on s’appuyer uniquement sur les puits naturels de carbone pour atteindre la neutralité ? L’atteinte de la neutralité carbone ne peut pas se passer des puits naturels de CO2 (plantes, sols et produits) car leur potentiel est très important par rapport aux puits technologiques, comme le captage et stockage du CO2.

- Qu’est-ce qu’un régime alimentaire durable ? L’alimentation est l’un des enjeux majeurs mondiaux, avec le doublement prévu des besoins alimentaires à l’horizon 2050. En France, l’alimentation est responsable du quart de l’empreinte carbone et est à la croisée de multiples enjeux (santé, environnement, biodiversité, qualité de l’eau et des sols, pratiques culturelles …).

- Artificialisation, précarité, rénovation : une autre économie du bâtiment est-elle possible ? Les bâtiments représentent près de la moitié de la consommation d’énergie nationale et sont responsables d’un quart des émissions de GES et participent directement à l’artificialisation des sols. Par ailleurs, les tendances récentes aboutissent à une certaine multiplication des équipements et à une utilisation de surfaces de bâtiment croissante.

Vers un nouveau modèle industriel : la sobriété est-elle dommageable pour l’industrie française ? Par opposition aux trente années passées, il est aujourd’hui communément admis que relocaliser l’industrie en France est vital pour notre économie et sa résilience. Cette relocalisation ne va toutefois pas de soi dans un monde globalisé et ne sera pas sans impact.



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