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Un nouveau "continent" de déchets en plastique découvert dans l’Atlantique Nord

Des scientifiques viennent de rentrer d’une mission dans l’Atlantique Nord, qui consistait à explorer pendant un mois, certains endroits d’une zone d’une superficie trois fois supérieure à celle de la France, qui concentre des déchets apportés par les courants océaniques.

Si la mission est intitulée "Septième continent", il ne faut pas imaginer un immense amas de déchets flotter à la surface des eaux pour autant. La pollution est en fait beaucoup plus difficile à repérer, avec des détritus jusqu’à 30 mètres de profondeur… Si bien que cette zone de déchets disséminés dans l’Atlantique Nord n’a été découverte qu’en 2010. Il y en aurait quatre autres comparables dans le monde : une autre dans l’Atlantique, deux dans le Pacifique et une dernière dans l’océan Indien.

Des constations affligeantes

Ce ne sont pas les macrodéchets les plus marquants et les plus dangereux pour la faune océanique, mais les microscopiques particules de plastique qui forment comme une soupe toxique qui souille durablement la mer. Tout ce plastique vient essentiellement de notre consommation. On jette notre gobelet plastique où le vent l’emporte, il va tomber dans le caniveau, qui va se jeter dans une rivière ou un fleuve, et enfin dans l’océan », sans parler des décharges en bord de mer et des déchets accidentels comme lors du tsunami au Japon.

"Un des moments les plus marquants est lorsque nous avons été plusieurs à y plonger le bras : il a fallu ensuite utiliser des pinces à épiler pour retirer les petits morceaux de plastique de notre peau. Imaginons la baleine bleue qui ouvre grand sa gueule pour avaler tout ça !"explique Patrick Deixonne. Un des membres de l’équipage, Laurent Morisson, ajoute : "Au début de l’expédition, nous observions des baleines, des dauphins, des oiseaux. Puis ils ont disparu et nous avons commencé à voir du plastique partout..." L’un des objectifs de l’expédition était de cartographier le "continent", en liaison avec les organismes scientifiques. "Régulièrement, des photos optiques et radar de la zone où nous nous situions étaient prises par satellite", témoigne Romain Toutlemonde, chargé de l’intendance à bord. "Nous devions alors décrire ce que nous voyions à droite, à gauche et à l’avant du bateau, notamment en matière de macrodéchets, et aussi relever les paramètres donnés par des bouées gyroplastic" (température, salinité, présence de phytoplancton et de plastique). "Nous souhaitons estimer la quantité de plastique présente par unité de surface, et aller plus loin", précise Alexandra Ter Hall, chercheuse au CNRS, à l’Université Paul Sabatier de Toulouse. "Nous allons évaluer la concentration en polluants organiques persistants (POP) et en métaux lourds contenus dans ces plastiques. Nous allons aussi analyser le biofilm qui se forme à la surface des plastiques : il semblerait que des bactéries étrangères au milieu océanique s’y installent. Nous ne connaissons pas leur impact sur les écosystèmes." Patrick Deixonne souhaite déjà repartir l’année prochaine sur un autre gyre, dans l’océan Atlantique Sud ou dans l’océan Indien. 



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