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Vaste plan de construction d’hôtels en Chine : mais qu’en est-il de l’environnement ?

Un rapport du Centre de l’Université de Cornell pour Hospitality Research comparant l’empreinte environnementale des hôtels dans le monde avec celle de l’hôtellerie chinoise révèle que celle-ci devaient intégrer le développement durable de toute urgence.

La Chine est au milieu du plus vaste programme de construction d’hôtels dans le monde. Malgré un taux de croissance légèrement ralenti, le développement des hôtels dans le pays se poursuit à un rythme tel, qu’au moins trois nouveaux hôtels de 150 chambres vont s’ouvrir tous les jours durant les 25 prochaines années. On estime que la Chine compte actuellement 2,7 millions de chambres d’hôtel, mais ce nombre devrait atteindre 9,1 millions en 2039.

Le rapport du Centre de l’Université de Cornell pour Hospitality Research souligne que la Chine, pour l’édification de ses hôtels, pourrait intégrer la notion de développent durable car si ces derniers continuent leur croissance au rythme actuel sans mettre en œuvre des mesures de durabilité, les résultats pourraient être dévastateurs pour l’environnement.

Un groupe hôtelier comme Accor s’engage à respecter des normes environnementales strictes pour toutes ses nouvelles constructions, ainsi que pour ses rénovations, démontrant clairement que la viabilité à long terme de l’industrie hôtelière passe par une stratégie de développement responsable, ce qui n’est pas le cas pour de nombreux opérateurs en Chine.

Les répercussions environnementales de la croissance des hôtels en Chine

Le rapport souligne le besoin urgent qu’a la Chine de construire mieux, en se souciant des retombées environnementales. D’ailleurs, le gouvernement chinois est désireux d’engager cette transformation.

Les auteurs notent que "la croissance des hôtels en Chine a des conséquences importantes sur la consommation d’eau et d’énergie, ainsi que sur le bilan carbone toujours en hausse" et demande lors de la construction de bâtiments de tenir compte des recommandations du gouvernement central, de manière à inclure l’écoconstruction dès la conception d’un projet.

De grands groupes hôteliers mondiaux qui investissent dans la construction en Chine et membres de l’ITP prennent en compte l’écodurabilité, mais le rapport, montre que "la majorité des projets restent sous le contrôle de petites chaînes et d’indépendants et ces acteurs de l’industrie ne seraient pas aussi sensibles que les chaînes internationales à cette thématique." Il précise aussi que "les hôtels en Chine consomment plus d’eau et d’énergie par mètre carré et par chambre occupée que tous les autres grands pays du monde. D’autre part, une étude comparative des hôtels d’affaires en Asie-Pacifique illustrant l’utilisation de l’eau montre des disparités et montre ainsi l’ampleur du problème. Les chambres d’hôtel aux États-Unis consomment en moyenne 627 litres par chambre occupée, alors qu’en en Chine c’est 1 500 litres !

"Nous voyons deux raisons à cette disparité : tout d’abord, les propriétaires préfèrent de somptueux lieux publics comme les lobbies qui consomment de grandes quantités d’eau et d’énergie et par ailleurs, la mesure des consommations de ces ressources n’est pas une pratique courante en Chine, à l’exception encore une fois des établissements internationaux et asiatiques de marque connue qui ne représentent que 22% de l’offre d’hôtels en Asie."

Les opérateurs indépendants restants ou des chaînes locales plus petites ont tendance à ne pas appliquer les économies d’eau et d’énergie, car le DD n’est toujours pas une priorité, et parce que ces entreprises ont moins accès aux capitaux pour se moderniser et s’offrir de nouveaux équipements.

La dépense énergétique mais aussi l’empreinte carbone pointées du doigt

Le charbon est le principal combustible pour la production d’électricité et représente environ deux tiers de la puissance énergétique de la Chine. En raison de cette dépendance au charbon, la production moyenne du pays concernant les émissions de CO2 par kWh d’électricité produites sont de 50% supérieures à celle des États-Unis, de la Thaïlande et du Royaume-Uni, et plus de dix fois supérieure à celle de la France ou du Brésil. En conséquence, l’énergie consommée par mètre carré et par chambre occupée, montre une plus grande empreinte de CO2.

L’étude indique également que "si les futurs hôtels dont l’ouverture est prévue jusqu’en 2025 réduisaient leurs émissions de carbone, ils économiseraient l’équivalent de 84 millions de tonnes de CO2, soit l’empreinte carbone annuelle de pays tels que la Corée du Sud ou les Philippines !." Enfin, les auteurs soulignent encore que de nombreuses mesures qui permettent de réduire la consommation d’énergie d’un hôtel sont relativement simples et peu coûteuses à mettre en œuvre. Cependant, ils concluent que "les gains importants dans l’utilisation efficace des ressources au sein des hôtels se produisent dans les étapes de planification, mais il semble qu’en Chine, les considérations de durabilité ne sont pas incluses dans les premières phases de développement.



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