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Baromètre semestriel In Extenso TCH : les performances hôtelières en France à l’épreuve de la crise sanitaire

La crise sanitaire traversée durant le premier semestre 2020 ne laisse aucun doute quant à ses répercussions économiques sur l’ensemble des secteurs hôteliers et touristiques. La Covid-19 et le confinement ont réduit les taux d’occupation des hôtels, tous segments confondus, avec une baisse de 57% en comparaison avec 2019. Le RevPAR (Revenu moyen par chambre disponible) a également enregistré une chute de 60% sur les six premiers mois de l’année.

Après le confinement, les réouvertures ont été progressives : un peu plus des trois-quarts des hôtels étaient encore fermés en avril, la moitié du parc français au mois de mai, et environ un quart l’était toujours au mois de juin.

Cependant, des variations ont été observées entre les différents segments d’hôtels. En effet, le choc économique a été moins brutal pour l’hôtellerie utilitaire, qui est souvent restée en exploitation. Les hôtels Super-économiques ont ainsi enregistré une baisse de 49% de leur RevPAR. Les établissements Luxe et Haut de Gamme ont été les plus lourdement impactés puisqu’ils ont enregistré une baisse de 70% de leur RevPAR, notamment du fait de l’absence prolongée de la clientèle internationale.

Compte tenu du contexte sanitaire, l’incertitude reste forte quant à la nature de la reprise attendue pour les mois à venir, et ce malgré les aides accordées par le gouvernement aux acteurs du secteur. D’autant plus que cette crise sans précédent a créé de nouvelles attentes et engendré de nouveaux comportements chez les différentes clientèles, opacifiant plus que jamais la visibilité des hôteliers sur l’évolution future de leur activité.

« Bien que le secteur ait été boosté par la hausse des fréquentations domestiques et les nombreuses initiatives mises en place pour favoriser le tourisme local durant la période estivale, l’absence de clientèle étrangère et la crainte d’une seconde vague de contamination font redouter une rentrée et une arrière-saison mitigées pour les professionnels du secteur », commente Olivier Petit, Associé chez In Extenso Tourisme, Culture et Hôtellerie.

Paris et Ile-de-France : un semestre compliqué pour les hôtels Luxe et Haut de Gamme

Après des mois de janvier et de février plutôt positifs, en dépit du contexte social et d’un ralentissement de la croissance, l’ensemble des indicateurs est passé au rouge pour la capitale à compter de mars.

Sur l’ensemble du premier semestre 2020, le RevPAR de l’hôtellerie parisienne a chuté de 65% en raison de l’effondrement de plus de 60% des taux d’occupation. La baisse du prix moyens par chambre louée a été moins sévère, de l’ordre de -11% à fin juin 2020.

Finalement, en cumul sur le semestre, les taux d’occupation ont atteint 31% et la RMC (recette moyenne par chambre louée) 139 € HT à Paris Intra-muros. Le reste de l’hôtellerie francilienne a été impacté de façon similaire.

Plus dépendants de la clientèle étrangère, les hôtels Haut de Gamme et Luxe ont été les plus nombreux à prolonger leur période de fermeture, et ont ainsi enregistré des chutes plus significatives de leurs performances malgré une baisse de 4% de leur RMC.

À l’annonce du confinement, la plupart des hôtels franciliens ont fermé leurs portes, ce qui explique le taux d’occupation à 24% sur le mois de mars. L’activité durant les mois suivants a été au plus faible, avec environ 80% à 90% des hôtels fermés et des niveaux d’occupation inférieurs à 5%. En juin, le nombre d’établissements ouverts est progressivement remonté et une deuxième vague d’ouverture est prévue par les professionnels courant septembre.

Cependant, la qualité de la reprise de l’activité hôtelière parisienne est conditionnée par de nombreux facteurs tels que la crainte d’une nouvelle vague épidémique, le maintien ou l’annulation des évènements, la reprise du trafic aérien ou encore la fermeture de certains lieux touristiques qui hypothèquent l’attractivité de la ville.

Les régions (hors Côte d’Azur) portées par le tourisme local

Après un mois de janvier mitigé et malgré un léger rebond observé en février, l’hôtellerie en régions a enregistré un taux d’occupation de 26% et une RMC à 76 € HT au premier semestre 2020.

Les baisses drastiques des taux d’occupation, allant de -48% sur le Superéconomique à -63% sur le Haut de Gamme & Luxe, ont provoqué une chute de 57% du RevPAR dans l’hôtellerie régionale sur les six premiers mois de l’année. Et contrairement au taux d’occupation, la recette moyenne par chambre louée n’a diminué que de 3%, en cumulé à fin juin.

Performances de l’hôtellerie de Région

75% à 85% des hôtels en moyenne sont restés fermés en avril, contre 55% à 65% en mai. Et des disparités de performances ont ainsi été observées entre les régions et les segments hôteliers.

Ainsi, les hôtels Milieu de Gamme ont réussi à consolider leurs prix moyens des chambres louées, avec une progression de 1% malgré de faibles taux d’occupation, en comparaison avec les segments Economique et Superéconomique.

Les mesures de confinement, appuyées par les restrictions aux frontières, ont limité la diversité des clientèles dans les hôtels restés ouverts. Le personnel soignant, les personnes en quatorzaine ou bloquées par des restrictions de déplacement, les professionnels toujours en activité ayant besoin d’être logés ou encore la clientèle sociale ont composé l’essentiel de leur clientèle.

Cependant, la clientèle nationale a largement réinvesti le parc hôtelier français durant les vacances d’été ce qui devrait limiter la baisse de performance cumulée. Les destinations loisirs (mer, montagne, campagne) ont été privilégiées, amorçant ainsi une légère reprise des performances que les destinations urbaines espèrent pour l’arrière-saison.

La Côte d’Azur fortement marquée par l’absence d’activités culturelles

Depuis le début de l’année, la chute des performances est plus marquée au sein de l’hôtellerie azuréenne. Les RevPAR fléchissent de 57% dans l’hôtellerie Super-économique à 88% sur le segment Luxe.

À l’exception du mois de juin sur la catégorie Super-économique, les taux d’occupation mensuels ont été globalement inférieurs à 20% de mars à juin. Au mois d’avril, environ 90% des hôtels étaient fermés contre 80% en mai.

Enclenchées au mois de mai, les réouvertures se sont davantage faites sur le mois de juin, alors que certains hôteliers ont préféré prolonger la fermeture, donnant rendez-vous à leurs clients pour la saison 2021.

Le report ou l’annulation de nombreux événements culturels et sportifs, tels que le Grand Prix de Monaco, le Festival de Cannes, ou encore le MIPIM, qui attirent habituellement une clientèle d’affaires et de loisirs, et pour la majorité étrangère, a lourdement impacté les hôteliers azuréens.

Si la clientèle nationale devrait dans un premier temps permettre de pallier partiellement l’absence des clients internationaux, le retour progressif de ces derniers, s’il se produit, pourrait comme pour Paris, conditionner la force de la reprise et les performances de l’arrière-saison.



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