In Extenso : bonne reprise du secteur pouvant être perturbée par les mouvements sociaux
Le mois de février a été rythmé par les vacances scolaires. Le taux d’occupation à l’échelle de la France s’est établit à 56%, soit une hausse de 14% par rapport à février 2022 et un niveau similaire en comparaison avec l’année 2019, niveau référence d’avant la crise (-1 point d’occupation).
À l’échelle européenne, la France se positionne parmi les destinations les plus dynamiques sur le marché hôtelier ce mois-ci. Toutefois les pays limitrophes de la France ont généré de meilleures performances d’occupation (entre 61% pour l’Italie et 72% pour le Royaume-Uni), à l’exception de l’Allemagne qui enregistre un taux d’occupation de 56%, égal à celui de la France.
En termes de recette moyenne par chambre louée, le mois de février enregistre une augmentation de 11% par rapport à l’année précédente, plus intense sur le segment Milieu de Gamme (+14%). Les hausses conjointes du taux d’occupation et du prix moyen génère un chiffre d’affaires hébergement par chambre disponible à 57 € HT en février.
En cumul sur les deux premiers mois de l’année, les indicateurs affichent tous une hausse par rapport à 2022, avec un Revenu Moyen Par Chambre louée à 55 € HT (+42%). Toutefois, la bonne dynamique amorcée depuis janvier se retrouve très affectée par les mouvements sociaux qui se succèdent sur l’ensemble du territoire national. Selon les professionnels, le secteur du tourisme et de l’hôtellerie subit directement les conséquences des tensions sociales.
« Les bonnes performances réalisées par l’hôtellerie française en février sont très encourageantes, particulièrement en Ile-de-France, mais à l’échelle nationale également. Néanmoins, les mouvements sociaux qui se sont installés en France ont une réelle influence qui pourrait affecter le secteur du tourisme sur l’année 2023. », commente Olivier Petit, Associé chez In Extenso Tourisme, Culture et Hôtellerie.
Paris et Ile-de-France : la destination la plus dynamique en ce début d’année
Paris Intra-muros est la destination qui enregistre la plus forte hausse d’occupation ce mois-ci. Avec un taux d’occupation de 73%, l’hôtellerie parisienne affiche une augmentation de 37% par rapport à 2022, et de 2% par rapport au niveau d’avant crise (février 2019). Selon notre partenaire STR, Paris se positionne parmi les métropoles européennes les plus sollicitées en termes d’occupation touristique avec Londres, Milan, Manchester, Barcelone, etc.
La tendance haussière s’observe également sur le prix moyen par chambre louée. Avec une recette de près de 195 € HT par chambre louée, l’hôtellerie parisienne affiche une progression de 25% par rapport à 2022 et plus de 30% par rapport à 2019. Ainsi, le RevPAR s’établit à 139 € HT, soit une augmentation de 71%. Les données cumulées sont encore plus encourageantes, le RevPAR cumulé sur les mois de janvier et février 2023 a doublé par rapport à la même période en 2022 (+104%).
Les Régions (hors Côte d’Azur) : une hausse d’occupation stable par rapport à 2022
En régions, l’occupation relevée dans les hôtels est restée relativement stable par rapport à 2022 (+7%). Les hausses d’occupation sont relativement homogènes d’un segment à un autre ce mois-ci, allant de +6% (Économique) à +9% (Super-Économique).
Le taux d’occupation des hôtels en régions est de 52% contre 49% l’année précédente, porté notamment par la tenue de quelques grands évènements : la Foire de Nîmes (30 000 visiteurs et 350 exposants), Bio360 Expo à Nantes (6 000 visiteurs, 450 exposants) et Le SIPRHO à Montpellier (10 000 visiteurs et 240 exposants). Le niveau reste cependant similaire au niveau de 2019 (52% contre 53%). La recette moye nne par chambre louée s’établit à 88 € HT ce mois-ci, contre 82 € HT en 2022 et 75 € HT en 2019. De ce fait, le chiffre d’affaires hébergement des hôtels de province affiche une hausse de 15% par rapport à 2022 (46 € HT).
En cumul depuis le début de l’année, le RevPAR enregistre un niveau bien plus fort qu’en 2022, à la hauteur de +27%, avec des hausses cumulées relativement équitables et homogènes entre les segments (de +26% en économique à +32% pour le Haut de Gamme/Luxe).
La Côte d’Azur : des vacances scolaires bénéfiques
Malgré la période hivernale, les vacances scolaires ont été bénéfiques pour la Côte d’Azur. Le taux d’occupation est de 50% ce mois-ci, en hausse de 5 points par rapport à février 2022 et de 2 points par rapport à février 2019, portée par plusieurs grands évènements : la fête du citron à Menton (200 000 personnes attendues sur 15 jours), le carnaval de Nice (200 000 personnes accueillies, record de fréquentation), etc.
Le trafic aérien suit la même tendance avec 30% de passagers supplémentaires par rapport à 2022, soit 96% du trafic d’avant crise.
Les prix moyens s’établissent tous à la hausse, à l’exception des hôtels de Luxe qui affichent le même niveau que 2022. Le segment Milieu de Gamme enregistre la hausse la plus forte à savoir +19% vs. 2022.
Le chiffre d’affaires hébergement se positionne à 59 € HT par chambre disponible, en augmentation de 20%, dépassant ainsi la hausse établie dans les établissements en régions. Notons que par rapport à 2019, le RevPAR a considérablement augmenté (+27%) grâce à une hausse conjointe du niveau d’occupation et du prix moyen. En données cumulées depuis janvier, tous les indicateurs enregistrent des hausses par rapport à 2022 signe d’une très bonne reprise du marché hôtelier.
Focus sur les résidences hôtelières : une reprise amorcée ?
• En régions parisienne :
Les résidences urbaines de tourisme ont dégagé un taux d’occupation entre 66% et 68% selon la gamme. Le segment Milieu de Gamme, bien que légèrement en dessous de l’occupation des résidences Économiques enregistre une progression par rapport à 2022 bien plus forte, de l’ordre de +17% contre +7% pour la gamme inférieure.
Les pôles de la Défense (+61%), Marne-la-Vallée (+31%) ou encore la Grande Couronne (+21%) portent cette croissance. Les prix moyens s’établissent sur la même tendance : +33% sur le segment Milieu de Gamme atterrissant à une RMA de 119 € HT et +24% sur l’Économique atterrissant à 67 € HT de RMA. Par rapport à 2019, l’occupation accuse encore un léger retard -8 points sur le segment Économique et -5 points sur le Milieu de Gamme.
• En Régions :
L’occupation des résidences urbaines de tourisme suit de près les performances des établissements d’Île-de-France, avec des taux d’occupation de 65% et 66% à l’échelle des Grandes Agglomérations.
Toutefois, la reprise par rapport à 2022 est inversée. Les résidences de provinces affichent des niveaux d’occupation égales à 2022 (Milieu de Gamme) ou légèrement inférieurs (Économique).
Le RevPAR est quant à lui supérieur de 15% à 17%, maintenu par une forte hausse du prix moyen. Si la reprise semble être bien amorcée, elle reste toutefois très incertaine à la vue des mouvements sociaux qui affectent particulièrement le secteur du tourisme et de l’hôtellerie, à l’échelle nationale.
