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La première Convention Européenne des Îles Touristiques insiste sur l’importance de la durabilité pour les voyageurs, les compagnies aériennes et les destinations

La première Convention des Îles Touristiques Européennes a mis en évidence le rôle clé que jouent la durabilité et la lutte contre le changement climatique pour les voyageurs, les compagnies aériennes et les destinations, tant pour leurs administrations que pour leurs habitants.

La Ministre du Tourisme, de l’Industrie et du Commerce du Gouvernement des îles Canaries, Yaiza Castilla, a participé à une table ronde avec des représentants publics des îles touristiques européennes de Gozo, de la Corse, de la Crète, des Açores, de la Guyane, de Madère, de la Sardaigne et des Baléares ; ils ont débattu et approuvé à l’unanimité la déclaration des îles Canaries. Madame Castilla a expliqué dans son discours que l’un des objectifs de cette convention, organisée par Canary Islands Tourism & Excelcan, réside dans la valorisation de l’activité touristique devant les instances supranationales : « nous devons faire comprendre les avantages de cette activité économique et, bien sûr, compenser aussi ses externalités négatives ». Elle a également rappelé que le tourisme canarien dispose déjà d’un plan d’action pour le climat dont le cœur est la décarbonation.

Par ailleurs, la ministre a expliqué que des mesures sont déjà prises pour diversifier le secteur touristique lui-même et réduire la dépendance à l’égard de marchés tels que les marchés britannique et allemand, qui représentent près de 50 % des arrivées, ainsi que pour diversifier les segments. « Actuellement, l’Office du Tourisme des Îles Canaries s’efforce d’attirer les « télétravailleurs », les « silver plus » et les athlètes professionnels, qui sont des visiteurs de qualité, apportant de grands bénéfices et nous permettant d’être socialement durables car leurs dépenses sont réparties dans toute l’économie locale » , a rappelé Mme Castilla, donnant comme exemple le fait que les télétravailleurs réalisent 44% de leurs dépenses à destination, sans tenir compte du logement et des billets d’avion.

Produits locaux et technologies

La durabilité était également au cœur du discours du PDG de TUI, Sebastian Ebel, qui a évoqué l’importance de la technologie dans le tourisme d’aujourd’hui. « Les voyageurs veulent vivre des expériences uniques et cousues-main. Ils souhaitent les personnaliser grâce à la technologie, à travers des services intelligents auxquels ils peuvent accéder à tout moment avec leurs appareils mobiles pour réaliser leurs envies », a expliqué M. Ebel.

Cette méga-tendance s’ajoute à une autre, celle de la prise de conscience de l’empreinte écologique que les touristes génèrent avec leur activité avec l’intention d’éviter un impact négatif. « Actuellement, 61% des voyageurs pensent à la durabilité, un pourcentage qui va continuer de croître », a déclaré M. Ebel, expliquant que ces personnes « sont prêtes à payer un montant plus élevé pour s’assurer que leur voyage est respectueux de l’environnement. »

Transition écologique et numérique

Marie-Hélène Pradines, chef d’unité à la commission européenne, s’est quant à elle exprimée « sur L’importance des îles touristiques dans le contexte touristique européen », pour souligner l’importance de la transition écologique et numérique. Dans le cas des îles, Mme Pradines a expliqué qu’il existe de nombreuses actions spécifiques pour ces territoires en raison de leur singularité, axées sur la circularité, la gestion des données, la recherche et l’innovation. Nombre de ces mesures visent à « soutenir les petites et moyennes entreprises, qui représentent plus de 97% du secteur du tourisme des îles », a rappelé la représentante européenne.

L’éloignement, la vulnérabilité et la rareté des ressources naturelles sont, pour Mme Pradines, les principales faiblesses de ces territoires qui, précisément en raison de leur petite taille, « sont des laboratoires idéaux pour lancer des produits pilotes innovants apportant des solutions caractérisées par le fait d’être plus écologiques et numériques. »

Des avions moins polluants

Javier Gándara, président de l’Association des compagnies aériennes (ALA) et PDG d’easyJet pour l’Europe du Sud, s’est prononcé contre les taxes aériennes, qui, selon lui, pourraient mettre en péril la connectivité des îles Canaries et la position touristique compétitive dont jouit l’archipel, « qui pourrait perdre des touristes internationaux au profit d’autres destinations, ce qui affecterait également l’ensemble de l’économie et du marché du travail. » M. Gándara a souligné que, selon une étude récente du cabinet Deloitte, « l’exemption des îles Canaries de l’application du système de droits d’émission évitera la perte d’un million de touristes internationaux dans les îles et de 40 000 emplois. » Thomas Fowler, responsable mondial du développement durable de Ryanair, était du même avis, « affirmant qu’il est nécessaire d’éviter la taxe pour rester dans des destinations comme les îles Canaries, qui ont une importante industrie touristique. » Pour sa part, Carlos Gómez, PDG d’Iberia Express, s’est également prononcé contre les taxes sur le kérosène, « qui vont à l’encontre de la ligne de flottaison et réduisent la connectivité, et s’est dit favorable à l’orientation de ces efforts et investissements vers les nouvelles technologies qui nous permettront d’avoir de nouveaux avions moins polluants. »

Enfin, Jesús Nuño de la Rosa, PDG d’Air Europa, a souligné l’importance de promouvoir les emplois verts par le biais d’une collaboration public-privé. « Nous avons besoin d’ingénieurs et d’économistes pour étudier l’économie circulaire, pour créer des écolabels dans le secteur alimentaire, pour avoir des spécialistes de l’environnement. Les universités ne suffisent pas, nous avons besoin d’entrepreneurs pour former leurs travailleurs, car la façon la plus simple de transformer le tourisme est de commencer par nous-mêmes », a conclu M. De la Rosa.



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