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Le redressement économique passe aussi par le tourisme en France

Alors que jeudi, Laurent Fabius dévoilera les conclusions des Assises du tourisme, vaste concertation lancée en 2013 par Sylvia Pinel, un rapport de l’Institut Montaigne et la Chambre de Commerce et d’Industrie Paris Ile-de-France (CCIP) révèle que le tourisme en France doit passer de l’artisanat à l’industrie s’il veut garder sa première place face à la concurrence d’autres pays.

Intitulé "Rester leader mondial du tourisme, un enjeu vital pour la France", ce rapport de 128 pages présente le tourisme comme "une industrie d’avenir au même titre que l’aéronautique ou le luxe" en raison de son poids économique (7,3% du PIB en 2012), de ses deux millions d’emplois non délocalisables et de son potentiel de développement. Mieux vendre la France à l’étranger pour attirer les touristes face à une concurrence accrue (Etats-Unis, Espagne, Royaume-Uni...) et fédérer les "artisans" du tourisme en une filière industrielle sont les principales recommendations du rapport.

Il prône une "stratégie marketing pour l’entreprise France" pour s’adapter aux besoins des clientèles étrangères par le biais de "marques ombrelles à forte notoriété comme Paris, French Riviera, French Alps & Mont Blanc, Bordeaux & the Wine regions, Normandy, Loire Valley." Il souhaite aussi une approche thématique (sport, tourisme vert, culture, gastronomie, mode...) grâce notamment à une vitrine internet unique pour la marque France.

Dans un monde où le nombre de touristes devrait passer de 1 à 2 milliards d’ici 2030, "maintenir notre part de marché mondiale à horizon 2030 signifie accueillir près de 140 millions de visiteurs (internationaux par an), contre 83 millions aujourd’hui", soulignent les auteurs du rapport. Pour "faire de la France un lieu d’innovation numérique", ils préconisent le lancement d’une stratégie forte dans le tourisme, en y mettant "les compétences, le budget et les outils" nécessaires. Ce qui requiert de "lourds investissements", face à "l’avance prise par Google."

Augmenter la capacité hôtelière

Autre nécessité : "moderniser et développer les infrastructures" touristiques. A commencer par l’hébergement hôtelier. Rien qu’en Ile-de-France, jusqu’à 30.000 chambres de plus seront nécessaires d’ici 2025. Le rapport prône aussi de favoriser la rénovation des hébergements non hôteliers, en aidant fiscalement les propriétaires — pour éviter que 1% à 3% des lits touristiques sortent du secteur marchand chaque année.

Proposition plus iconoclaste : "limiter l’utilisation des droits de trafic aérien et rationnaliser le nombre de petits aéroports régionaux pour concentrer les moyens (taxe de péréquation notamment) sur quelques hubs de qualité : Lyon, Marseille, Nice, Toulouse par exemple." Le rapport appelle à faciliter l’octroi des visas et suggère d’en augmenter le prix pour co-financer les campagnes de promotion de la France par Atout France, dont la mission et les dotations seraient renforcées. Les auteurs exhortent à soigner l’accueil des touristes à leur arrivée, en particulier dans les gares et pas seulement les aéroports.

Ils préconisent d’ouvrir le dimanche les commerces de gare et ceux des zones touristiques de premier plan, "en particulier dans Paris intra muros", pour doper le tourisme de shopping. Pour améliorer la sécurité sur les lieux touristiques, il plaident pour une brigade de police et un procureur spécialisés, en vue de sanctions rapides. Le rapport recommande aussi le lancement d’une "grande campagne nationale" télévisée pour "ancrer l’esprit de service dans les mentalités". Il suggère par exemple "un mini-programme avant le 20H sur les tribulations d’un touriste en France", voire une émission de télé-réalité sur l’hôtellerie, inspirée de Top Chef.

Côté formation, une réforme des formations initiales est prônée, en évitant "la spécialisation excessive" qui peut entraver des carrières. Les auteurs suggèrent de créer des filières de formation en fonction des priorités territoriales, de favoriser l’alternance dans les cursus post-bac et de développer la formation continue.

Ils veulent également alléger "le millefeuille" territorial. Ils plaident pour "un pouvoir central stratège appuyé par des structures régionales condensées", construites autour de grandes métropoles et "qui pourraient être des structures publiques-privées".



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