Nomacorc invente le premier bouchon bio
Le premier fabricant mondial de bouchons synthétiques, Nomacorc, a présenté à Paris début mai le dernier né de sa gamme, qui a la particularité d’être un bouchon composé en partie de polymères de plantes dérivées de la canne à sucre, une matière première durable. Sa commercialisation est prévue pour la fin 2013.
Les bouchons synthétiques sont issus du pétrole. S’en servir pour boucher des vins naturels, bio ou biodynamiques semble déplacé. Alors, Nomacorc, leader mondial de ce type de bouchons a demandé à Olav Aagaard, son responsable recherche et développement, de trouver une solution plus durable. Deux ans plus tard, voici le Select Bio, un bouchon au bilan carbone neutre. Il n’est pas bio, mais tout simplement naturel.
Un sacré atout pour les vins bio
Les bouchons synthétiques sont issus du pétrole. C’est un peu dérangeant pour boucher des vins naturels, bio ou biodynamiques. Alors, après plusieurs années de recherche, le leader mondial du marché de bouchons synthétiques lance ses bouchons utilisant un matériau d’origine végétal. C’est au Brésil que son choix s’est porté sur la canne à sucre, un végétal couramment transformé en bioéthanol dans ce pays. Ce végétal pouvait-il se transformer en polymères ? La réponse fut positive, avec à la clé, les avantages environnementaux attendus. "C’est une matière première renouvelable. Ensuite, chaque tonne de canne à sucre capte 3 kilos de CO2 . Cette matière première arrive donc avec un bilan carbone négatif dans notre usine belge, laquelle est alimentée par des énergies renouvelables" indique Olav Aagaard. A l’arrivée et avec le transport, le bilan carbone des bouchons Select Bio est neutre tandis qu’un bouchon synthétique émet 12 grammes de CO2. Les polymères issus de la canne à sucre entrent à 60% dans la composition de ce nouveau bouchon, le reste étant des dérivés du pétrole. Un mélange obligé qui assure une densité satisfaisante pour laisser respirer le vin dans la bouteille.
Un avenir 100% végétal pour les bouchons
« Dans cinq ans, nous serons capables d’obtenir un bouchon 100% d’origine végétale », promet le chercheur Olav Aagaard. Enfin, ce bouchon est recyclable. Autre atout : son prix. Ces dernières années, les prix des bouchons en liège ont flambé : ils sont désormais vendus entre 200 et 400 euros le lot de 1000 alors que les bouchons synthétiques sont commercialisés entre 100 et 150 euros. Le Select Bio sera vendu 15% plus cher qu’un bouchon Nomacorc classique, ce qui reste en dessous du prix de ceux en liège.
Testé en Italie et bientôt en France
Le Select Bio sera commercialisé à la fin de l’année. En attendant, il est testé sur 200 bouteilles par San Polo, une cave italienne et bientôt, sur des vins français, avec beaucoup d’intérêt. Déjà, une bouteille de vin français sur 5 est bouchée avec un bouchon synthétique, lequel limite les défauts (goûts de bouchon, oxydation, etc.). Un chiffre en constante progression face à l’envolée des prix du liège.
